Un Peu d'Histoire

Le Bonsaï trouve son origine en Chine. Il fut élevé en pot à des fins médicinales afin de disposer de feuilles fraîches pour alimenter les herboristeries. Au deuxième siècle avant notre ère, des "artistes-jardiniers" commencèrent à recréer des paysages entiers sur des plateaux: les Pun-Ching ou Peijing. Ils étaient constitués de pierres, de sable, de petits arbres, et parfois des figurines. Ils recréaient des paysages variés tels que des montagnes, des bois et des rivières et étaient inspirés de sites magnifiques telle que la région de Guillin.

Sous la dynastie des Tsin (220 - 581) apparaissent les pun-saï qui, eux, ne sont composés que d'un seul arbre.

De fait, on peut les considérer comme les précurseurs des bonsaï japonais. On prouva son existence par la découverte, dans la tombe du Prince Zhang Huai décédé en 705 après J-C. sous la dynastie des Tang (618 - 907 après J.C.), d' une fresque peinte sur ses parois. Celle-ci représente deux valets portant entre autre un vase en forme de lotus contenant un arbre avec des feuilles vertes et des fruits rouges.

Un des plus vieux bonsaï du monde, estimé à l'an 1500,

visible au Takagi Bonsaï Museum de Tokyo.

L'art du Bonsaï (ou Pun-saï à l'époque) fut adopté par les moines bouddhistes qui l'introduisirent au Japon vers le VI ème ou VII ème siècle. Un célèbre rouleau du moine Honen, qui vécut de 1192 à 1333 ap. J-C. (époque Kamakura), représente de petits arbres alignés dans des pots. Ce rouleau retrace la vie à la période Heian- 794 - 1191 après J-C. On peut donc en conclure que cet art était déjà présent vers 800 ap J.C.

Le Bonsaï ne fut réellement intégré qu'en 1644, lorsque Chu Shun-Sui, fonctionnaire chinois, importa sa collection au Japon,au moment où il fuyait la domination Mandchoue.

L’art du bonsaï est un savoir très ancien mais toujours en évolution.Ainsi, nous pouvons dire qu’il est intemporel .

Le terme bonsaï signifie littéralement « plante en pot ». Bon ; signifie pot ou plateau

de présentation et sai ; planter, cultiver. Prononcez Bon-sa-i (comme Versailles).

L’origine du bonsaï remonte très loin. Malheureusement, nous en avons assez peu de traces ou de textes très anciens.

En revanche, nous en trouvons gravés sur des plantes en pots, dessinés sur d’anciennes jarres, sur les parois de tombeaux, sous la formes de calligraphies ou même décrits dans des poème. On estime, pour le moment, à 7000 ans, la représentation la plus ancienne d’une plante en pot sur un morceau de jarre, trouvé en Chine.

La culture générale prête l’art du bonsaï au Japon. Mais c’est en Chine, que remonte l’idéologie, la signification actuelle du bonsaï. Cette représentation est celle d’un arbre en pot, de taille réduite, représentant ses congénères dans la nature.

Mais,même si la Chine est considérée comme le berceau de l’évolution du bonsaï, elle n’a pas été la seule nation à cultiver des plantes en pots. En effet, certains écrits de l'époque des pharaons, raconte ou symbolise cette culture.En effet, celle-ci aurait commencé sur les rives du Nil en Égypte, il y a environ 4 000 ans. A l'époque, la technique était principalement destinée à faciliter les déplacements des plantes. Plus tard, les Grecs, les Babyloniens, les Perses et les Indiens reprirent la technique pour les mêmes raisons pratiques : la culture. On raconte aussi que les Chinois plantaient en pots des plantes médicinales, pour les transporter, les vendre et soigner les malades.

Les Chinois mettaient beaucoup d’arbres fruitiers en pots, pour les cultiver et les protéger. L’art du bonsaï réalisé dans un but esthétique ou philosophique fut introduit par les Chinois à l'ère de la dynastie des Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.). En effet, à l'époque, la technique du bonsaï s'attachait à recréer un paysage dans une coupe, avec de l’eau, des pierres dressées et des formes très libres, ce qui donnera lieu plus tard au penjing .

On essayait de reproduire un paysage rencontré dans la nature ou tout droit sorti de son imagination.

C'est sous la dynastie Qin (220 - 581) que les premiers arbres uniques dans un pot firent leur apparition et s’appelaient alors des pun-saï. On ramenait de promenade un arbre naturellement petit et tortueux et on le plantait dans un grand pot, devant sa maison ou son jardin.

Avec le temps, certains Chinois appelés lettrés du fait de leur éducation et de leur sensibilité, se sont mis à accumuler les petits arbres. Ils les plaçaient dans leurs jardins, à- côté de roches rappelant des paysages ( ancêtres du suiseki), des plantes à fleurs, des bois flottés et autres produits de la nature. Ils recréaient en fait la nature en miniature, devant chez eux, dans leurs jardins, et trouvaient l’inspiration dans la poésie et la méditation. Les formes de ces arbres étaient très brutes, plutôt de grande taille, et de style libre. On trouve quelques preuves de l’existence de cet art à cette époque, comme par exemple dans la tombe du Prince Zhang Huai décédé en 705 après J-C, dynastie des Tang (618 - 907 après J.C.) sur une fresque peinte sur les parois de sa tombe. Celle-ci représente deux valets portant l’un, un paysage en miniature et l’autre, un vase en forme de lotus contenant un arbre avec des feuilles vertes et des fruits rouges.

Dessin du 14 ème siècle

L’art du bonsaï gagna le Japon aux environs des VIe et VIIe siècles grâce aux moines qui amenèrent avec eux le bouddhisme. Ils furent les premiers à cultiver les arbres en pot. A cette époque, la notion de poésie grandit dans l’esprit des Japonais: tout est bon pour donner une émotion. L’arrivée du bonsaï et de la philosophie zen vont faire croître ces sentiments. Malheureusement, pendant longtemps, l’art bonsaï sera réservé aux classes dominantes, féodales et religieuses.

Au fil des années, l’art du bonsaï va se propager en Asie, prenant des formes et des représentations différentes. Symbolisant la religion, il prend la forme de dieux ou d’astres pour les uns, ou de simples personnages, pour les autres. Simple plante de décoration ou paysage entier avec ses personnages et ses pagodes, chacun fait « son » bonsaï. On peut dire que l’art du bonsaï n’a pas de frontières. Il se rapproche de la sculpture, de la peinture: il devient art.

Les Japonais, très stricts, bien que très sensibles, commencent à vouloir « former » les arbres ou paysages en pot et à les étudier. Ils essaient de leur donner un sentiment, une émotion. Les branches, petit à petit sont ordonnées, les poteries aux couleurs très vives et très décorées des Chinois, deviennent de plus en plus sobres et en rapport avec l’arbre. Le contraste avec le bonsaï de Chine, de forme extravagante et très libre, voire broussailleuse, se fait de plus en plus sentir.

Les années de guerre entre pays et entre provinces laissent néanmoins l’art bonsaï entre les mains des moines et des érudits, en Chine comme au Japon.

Le bonsaï évolue, devenant au fil du temps un vrai phénomène de mode, se personnalisant selon les pays et les cultures.

Le Japon reste cependant le pays qui perfectionne l’art de l’arbre en pot, notamment en écrivant des livres sur l’art de les cultiver. D'autre part, l’esprit zen et taoïste poussent son raffinement et son dépouillement à son apogée.

Dans le même temps, s’épanouit l’art des jardins, zen, secs ou luxuriants. L’architecture évolue aussi et la maison japonaise commence à accueillir les « shoin zukuri » alcôve de présentation contenant de petites étagères et de petits meubles: c’est le début du tokonoma. On miniaturise alors les céramiques, les objets et les arbres pour les présenter à l'intérieur. D'autre part, on commence à voir les maisons de thé, petites cabanes au fond du jardin, accueillant la « cérémonie du thé ». L’ikebana, art de mettre des fleurs coupées en pot, fait son apparition. On aime de plus en plus le dépouillement et les espaces vides, on va à l’essentiel mais en recherchant toujours la simplicité. C’est la naissance d’un art de vivre auquel va participer l'art du bonsai.

On commence alors à trouver des pépinières et des marchands de bonsaï.

Les collectionneurs se multiplient, ainsi que les professionnels.

En 1873, l’empereur japonais Meiji élève le bonsaï au rang d’art national.

Au Japon, petit à petit, des styles sont créés, codifiés, les modes aidant à les démocratiser. Ceux-ci représentent des formes vues dans la nature: une cascade, un arbre au port droit et allongé, une forêt... Au fil des années, on préfèrera une espèce à une autre et le style diffèrera lui-aussi. L’art du bonsaï ,que nous connaissons aujourd’hui, avec ses styles et ses formes, son harmonie et son esthétique ne datent que des années 50. Il n’est jamais cloisonné, évoluant sans cesse en se perfectionnant.

La première exposition nationale de bonsaï à Tokyo ,date de 1914 et la plus importante exposition annuelle se déroule au Musée d’Art de la capitale depuis 1934, c’est la Kokufu ten.

Plus près de chez nous. En Europe, le bonsaï a été introduit pour la première fois, lors de la troisième exposition universelle de Paris, en 1878. Aux États-Unis, après la Seconde Guerre mondiale, des bonsaï sont importés massivement du Japon. Il faut attendre les années 1960 pour voir le bonsaï faire une timide apparition en France, où il connaîtra un engouement marqué au milieu des années 1980.
En Europe, le premier bonsaï à être exposé fut amené spécialement pour la troisième exposition universelle de Paris, en 1878. Bien que cette forme de culture d’arbre en pot existât déjà au Moyen-Age dans nos régions comme « les orangeraies », on n’avait encore jamais tenté de recréer la nature à si petite échelle, puis dans une exposition privée en 1909 à Londres.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, les Américains importèrent de nombreux spécimens du Japon et les émigrants japonais ont depuis fait évoluer le bonsaï aux Etats-Unis, bien qu’il reste surtout « décoratif ».

A partir de 1965, les bonsaï vont déferler sur l'Europe, principalement en Allemagne et aux Pays Bas. Leur succès en France n'est apparu que dans les années 1980. Ils ont été réduits, pendant très longtemps à un simple objet de décoration asiatique. Du coup, en Asie, les pépinières produisent à la chaîne de petits arbres formés « à la dure », sans âme et surtout sans rapport avec ceux de nos montagnes, nous éloignant un peu plus de l’aspect philosophique de la nature qu’il symbolisait à l’origine.

Heureusement, nous rattrapons un peu de notre retard, nous éloignant petit à petit du « commercial » pour retrouver l’essentiel.

Pour résumer

Parti d’un simple arbre en pot, le bonsaï est devenu un art de vivre. Il n’a ni frontière ni limite et peut être pratiqué selon son envie et ses goûts. Simple plante en pot ou œuvre d’art vivant, reflet de la nature ou de notre imagination, né de l’amour des hommes pour la nature, Il est intemporel et sera toujours en perpétuelle évolution, du moins, souhaitons-le.